Histoire de Marrakech
Marrakech fut fondée en 454 de l’Hégire, correspondant à l’an 1062 de l’ère chrétienne par Youssef Ibn Tachfin, premier souverain de la dynastie Almoravide. Les différentes sources historiques ne s’accordent pas sur la signification du mot Marrakech, mais il semble qu’il provienne de l’expression masmouda « marrakouch », qui signifie « aller vite », en allusion au danger d’embuscade…
Marrakech fut fondée en 454 de l’Hégire, correspondant à l’an 1062 de l’ère chrétienne par Youssef Ibn Tachfin, premier souverain de la dynastie Almoravide. Les différentes sources historiques ne s’accordent pas sur la signification du mot Marrakech, mais il semble qu’il provienne de l’expression masmouda « marrakouch », qui signifie « aller vite », en allusion au danger d’embuscade qu’il représente.
Les Almoravides
Les Almoravides étaient un peuple berbère composé de 70 tribus qui habitaient la Mauritanie depuis des temps immémoriaux et dont les croyances religieuses étaient initialement fondées sur la magie et la sorcellerie. Vers 1035, l’un des chefs almoravides fait appel à Abdallah Ibn Yassine pour introduire l’Islam dans les tribus.
Abou Baker est appelé dans le sud pour contenir un soulèvement et confie le sort de la nouvelle ville, ainsi que de sa femme déshéritée Zaynab, à son cousin Youssef, âgé de 60 ans, avec la promesse de revenir et de reprendre le pouvoir et sa femme s’il revient de la campagne militaire. Les légendes attribuent la fondation de Marrakech à Youssef Ben Tachfine, et racontent qu’en arrivant dans la plaine du Haouz, ses soldats se sont reposés en mangeant des dattes, dont les noyaux sont tombés au sol et ont donné plus tard naissance à l’immense palmeraie de Marrakech.
En réalité, c’est Youssef qui s’est chargé des travaux de construction de la ville, du forage des puits d’eau, du développement d’un grand marché rural hebdomadaire, d’un système administratif et de l’organisation d’une armée comprenant des noirs et des chrétiens.
Lorsque Abu Baker est revenu deux ans plus tard, récupérant ce qu’il considérait comme sa propriété, Youssef a envoyé des cadeaux à son cousin de confiance pour lui faire savoir qu’il n’y avait plus de place pour lui dans la ville en expansion. Abu Baker se retira au Niger, où il mourut en 1087.
Marrakech est entourée d’un mur défensif fortifié et Youssef part à la conquête du nord du Maroc et du sud de l’Espagne, menacés par la reconquête chrétienne d’Alfonso VI et d’El Cid Campeador, qui ont été vaincus à la bataille de Zellaca. Youssef a apporté avec lui l’art et l’architecture de la civilisation andalouse pour embellir Marrakech.
Très vite, Marrakech, sous l’impulsion des Almoravides, hommes pieux et austères, de nombreuses mosquées et médersas (écoles de théologie coranique) furent construites, ainsi qu’un centre commercial pour le Maghreb et l’Afrique noire. Marrakech grandit rapidement et s’imposa comme un centre culturel et religieux influent, des remparts sont également édifiés pour protéger la ville.
C’était la fin de la dynastie Almoravide. La fureur almohade puis la fureur alaouite ont fait disparaître la quasi-totalité des vestiges architecturaux des fondateurs de Marrakech ; une fontaine à ablutions, la qubba almoravide, a été mystérieusement épargnée, et le système d’irrigation par kettara a, bien sûr, été préservé.
Vidéo petite histoire de la fondation de Marrakech
En 1147, les Almohades, partisans d’un Islam pur et dur s’emparèrent de l’enceinte de ville, les derniers Almoravides exterminés, la presque totalité des monuments détruits. Les Almohades construisirent de nombreux palais et édifices religieux, comme par exemple, la célèbre mosquée de la Koutoubia construite sur les ruines d’un palais almoravide.
Afin d’alimenter la palmeraie et les grands jardins, un système d’irrigation fut perfectionné. Marrakech, par rayonnement culturel attira de nombreux écrivains et artistes, venus notamment d’Andalousie.
En 1269, Marrakech fut conquise par les nomades mérinides aux dépens des derniers Almohades. Lorsque survient l’avènement de la dynastie Mérinide, Marrakech tomba alors dans une certaine léthargie, et son déclin entraina la perte de son statut de capitale au profit de sa grande rivale, Fès.
Au début du XVIe siècle, Marrakech redevient la capitale du royaume, atteint rapidement son apogée, en particulier grâce au sultan Saadien, Mohammed El Mahdi. De part la fortune amassée par les sultans, Marrakech fut embellie, les monuments en ruine alors restaurés et de somptueux palais édifiés.
Marrakech va de nouveau perdre son statut de capitale.
À la fin du XVIIe siècle, l’actuelle dynastie Alaouite succéda aux Saadiens. Le trône est successivement transféré à Fès puis à Meknès, nouvelle ville impériale.
Au début du XXe siècle, Marrakech connaît quelques années de guerres civiles.
En 1912, l’instauration du protectorat français au Maroc met fin à cette anarchie. En 1956, le retour d’exil du roi Mohammed V sera fêté à Marrakech comme dans le reste du pays.
Économie
L’économie de Marrakech repose essentiellement sur le tourisme, le commerce et l’artisanat. L’infrastructure hôtelière a connu une croissance rapide. Le développement futur de Marrakech s’articule aussi autour de l’autoroute Settat–Marrakech de 146 Km fini en 2007. Côté sud, un autre tronçon autoroutier Marrakech-Agadir de 233 Km en 2009. Une ligne TGV reliant la ville à Casablanca est à l’étude, pour être ensuite prolongée vers Agadir.
Tourisme
La ville est un haut-lieu touristique, plus de 2 millions de touristes chaque année.