Histoire de Casablanca

Casablanca ou plus simplement Casa en arabe Dar El Beïda, la Maison Blanche; plus de 3.000.000 d’habitants.
Première ville du Maroc et seconde de l’Afrique derrière le Caire par le nombre de ses habitants, avec près de 20% de la population marocaine, Casablanca en est d’abord la capitale économique.

Premier centre industriel et commercial du pays, premier port du Maroc et l’un des plus actifs de l’Afrique, point d’escale important entre l’Europe et l’Afrique ou l’Amérique du Sud, Casablanca collectionne les places d’honneur sur les statistiques permettant de reconnaître les cités «importantes» du monde d’aujourd’hui.

La ville de Casablanca est une cité très moderne, elle ne compte pas de monuments anciens et vénérables comme les «Villes Impériales» de l’intérieur, mais son site a été occupé il y a bien longtemps puisque l’on a retrouvé des vestiges préhistoriques, notamment à l’ouest de la ville, on a découvert des restes de ce que l’on appelle « l’homme de Sidi Abderrahman », être qui aurait été à mi chemin entre le pithécanthrope et « l’homo sapiens », plusieurs autres gisements ont été également mis au jour sur l’emplacement même où s’élève actuellement la ville, entre autres, dans les quartiers de Mers Sultan, des Roches Noires, de l’Hermitage et d’Aïn Chok.

Histoire

Il est possible, sinon probable, que les Phéniciens puis les Carthaginois aient fréquenté les lieux, y édifiant peut être un comptoir commercial pour les échanges, le troc avec les populations locales; l’endroit s’appelait Anfa, nom donné beaucoup plus tard à la colline, à présent couverte de magnifiques villas résidentielles qui domine la ville, mais l’Anfa de ces temps reculés, était située sur l’emplacement même de l’actuelle ancienne Médina, à proximité de la mer; il ne semble pas que les Romains se soient intéressés à l’humble hameau que devait être alors la future capitale économique du Maroc.

La ville a été probablement une fondation berbère, sans doute par un chef des tribus Berrhouatas, qui vivaient dans cette province, le Tamesna, (actuellement la Chaouïa), et avaient adopté une doctrine hérétique qu’ils défendirent contre les souverains almoravides et almohades pendant deux siècles. Avant le Xlème siècle, un rempart a été édifié, érigeant la petite bourgade antérieure au rang de ville. La révolte ne fut définitivement écrasée qu’après la victoire des Almohades sur les Berrhouatas et l’installation dans le Maroc atlantique de tribus arabes du Maghreb central d’origine hilalienne (1187).

Disputée entre les Almohades et les Béni Mérin, au cours des luttes qui les opposent, elle est prise en 1260. Les Mérinides victorieux dotent Anfa d’une médersa et d’une mosquée, parure de toute ville musulmane (vers 1350).

Chef lieu de la province de Tamesna, Anfa était un petit port qui commerçait avec les Portugais, les Espagnols, les Saadiens. Il vendait surtout du blé (le blé «anafil», du portugais anafé, était réputé), des peaux, de la laine; à propos d’«anafé», certains ont voulu y voir l’étymologie du nom d’Anfa, ce qui n’est pas impossible.
A la faveur des désordres qui marquent la décadence mérinide l’autorité centrale disparaît; les Portugais occupent plusieurs ports de la côte (Sebta en 1415, Ksar Seghir en 1458).
La ville quasiment indépendante, crut pouvoir se livrer à la piraterie ce fut sa perte….

En 1458, une expédition punitive portugaise de 50 navires et 10.000 hommes, soigneusement préparée, attaque la ville qui est pillée, incendiée, démantelée, puis abandonnée par les assaillants. Ils n’y revinrent pas, contrairement à une opinion souvent exprimée. Non occupée par les Portugais, la ville sera désertée par les Marocains eux mêmes pendant trois siècles ; il est vrai que toutes les villes ont connu à l’époque un recul prononcé, dû aux épidémies et au déclin de la population. La légende d’une citadelle portugaise sur la colline d’Anfa détruite en 1755 par un tremblement de terre est cependant vivace; elle doit être abandonnée. La ville est restée jusqu’à la fin du XVIIIème siècle à l’état de ruines fréquentées par les bergers ou les marins en quête d’eau douce.

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Léon l’Africain, qui la visita au début du XVIème siècle fut ému par le triste spectacle des ruines de la cité et il pensa sincèrement que ce lieu «n’avait plus aucun espoir d’être jamais habité à nouveau»….

Une fois encore, l’œuvre de la dynastie alaouite allait montrer de quoi cette famille de rois était capable; le grand souverain Mohammed Ben Abdallah (le fondateur d’Essaouira) fit relever les remparts et construire plusieurs édifices ; il fit de la ville, une place forte destinée à surveiller les agissements des Portugais ; le nom d’Anfa ayant été presqu’oublié, la ville fut baptisée du nom d’une sorte de maison de tour blanchie à la chaux: on l’appela «Dar Beida» (Maison Blanche), une légende veut qu’une femme pieuse habitant la localité se nommait Beida (la blanche) et les gens désireux d’entendre des propos édifiants se rendaient chez elle, ils allaient à «la maison de Blanche», Dar Beida.

Il fallut attendre le milieu du XlXème siècle pour que Casablanca (traduction espagnole du nom arabe de la ville; que les Portugais appelaient Casablanca) renaisse à l’activité; trois évènements y contribuèrent: d’abord l’installation de commerçants étrangers, surtout des Français venus pour acheter de la laine et du blé, ensuite, l’inauguration de lignes maritimes régulières par plusieurs compagnies dont la Paquet (1862) et, enfin, la signature d’un traité commercial anglo marocain.

La ville commença alors à prendre de l’importance. L’acte d’Algésiras de 1906 prévoyait la construction d’un port à Casablanca, les travaux commencèrent dès 1907, cette même année, des incidents éclatèrent entre les ouvriers européens et des membres des tribus environnantes; des troupes françaises débarquèrent et occupèrent la ville, peu après, ce fut le traité protectorat.

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